L’intelligence artificielle bouleverse la banque et menace l’emploi

L’intelligence artificielle bouleverse la banque et menace l’emploi

L'impact de l'IA dans le secteur bancaire : gains d'efficacité au prix de l'emploi

L’intelligence artificielle révolutionne la banque, mais à quel prix ?

L’intelligence artificielle (IA) transforme profondément le secteur bancaire, générant des économies substantielles, mais au détriment de milliers d’emplois dans la finance. Un rapport élaboré conjointement par la banque digitale Zopa et Juniper Research prévoit que l’IA générative engendrera 1,8 milliard de livres sterling d’économies d’ici 2030 – un retour sur investissement de 100 %, mais qui comprometrait environ 27 000 emplois dans l’industrie.

Une adoption stratégique de l’IA au cœur des processus bancaires

Loin de se limiter à des expérimentations, l'IA devient un pilier opérationnel et stratégique des institutions bancaires. Des services clients jusqu’aux services internes invisibles du grand public, son impact s’observe déjà.

Peter Donlon, directeur technologique chez Zopa, souligne :

« L’IA générative représente un changement de paradigme en matière d’informatique appliquée. Son pouvoir transformationnel sur la productivité, la création de logiciels et les systèmes décisionnels est comparable à l’avènement d'Internet ou du cloud computing. »

Une révolution silencieuse au sein des services back-office

Souvent éclipsées par les chatbots ou les assistants virtuels, les fonctions internes des banques bénéficient en réalité le plus des avancées de l’IA. Selon le rapport, 82 % du temps économisé grâce à l’IA – soit 154 millions d’heures d’ici 2030 – provient d’opérations en back-office.

Les domaines transformés incluent notamment :

  • La conformité réglementaire
  • La détection de fraude
  • La gestion des risques

Ces tâches, traditionnellement complexes et intensives, sont de plus en plus automatisées via l’IA, réduisant les erreurs humaines tout en accélérant les traitements. Le résultat ? Des économies estimées à 923 millions de livres sterling par an d’ici la fin de la décennie.

Personnalisation de l’expérience client par l’IA

La demande de services ultra-personnalisés stimule une forte croissance de l’utilisation de l’IA dans la relation client. Le rapport prévoit un investissement de plus de 1,1 milliard de livres sterling dans ce domaine au Royaume-Uni d’ici 2030.

Les innovations clés incluent :

  • Assistants virtuels intelligents pour répondre à des requêtes complexes
  • Conseils financiers personnalisés
  • Anticipation des besoins des clients

Cette stratégie vise à remplacer les bots programmés par des solutions conversationnelles évoluées. Le potentiel en termes d’efficience est majeur : 540 millions de livres économisées par an et 26 millions d’heures de travail humain libérées.

L’IA est également un catalyseur pour la gestion de portefeuille, avec des investissements anticipés atteignant 145 millions de livres sterling d’ici 2030. Elle permet une meilleure analyse des données de marché, des simulations intelligentes et une automatisation de la production de rapports.

Quel avenir pour les emplois dans la finance ?

Si les gains en productivité de l’IA sont incontestables, ils soulèvent une problématique majeure : celle de l’emploi. Le rapport prévoit 27 000 suppressions de postes d’ici 2030, affectant principalement :

  • Les centres de relation client (près de 14 000 emplois)
  • Les services administratifs et de soutien (près de 10 000 emplois)

Cependant, ce bouleversement pourrait être l’opportunité d’une reconversion à grande échelle. Plutôt qu’une disparition, ces postes évoluent vers de nouveaux métiers autour de la gouvernance de l’IA, la stratégie de données ou la supervision des automates intelligents.

Donlon insiste sur ce point : « Ce changement technologique est une chance unique de redéfinir et valoriser les compétences humaines du secteur financier », ajoutant que les banques doivent accompagner activement cette transformation pour en tirer parti de manière responsable.

Un écart croissant entre banques digitales et banques traditionnelles

Le rapport alerte : les banques challengers, comme Zopa, généralement bâties autour de l’IA, prennent une longueur d'avance. En revanche, les géants bancaires traditionnels, freinés par des infrastructures obsolètes, risquent de perdre en pertinence.

Nick Maynard de Juniper Research conclut : « Le secteur bancaire britannique fait face à une mutation radicale, avec des enjeux majeurs en matière de compétences et d'expérience client ».

En résumé, les banques doivent s’adapter rapidement à cette révolution technologique pour rester compétitives dans un monde bancaire redéfini par l’IA, l’automatisation intelligente et l’hyper-personnalisation.

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