Le fossé de l’IA s’élargit entre leaders et entreprises à la traîne

Le fossé se creuse entre les leaders de l'IA et les entreprises à la traîne
Le fossé de valeur de l'IA se creuse rapidement entre les entreprises
Une récente étude du Boston Consulting Group (BCG) révèle une polarisation inquiétante dans l’adoption de l’intelligence artificielle (IA). Seules 5 % des entreprises réussissent à dégager une véritable valeur à grande échelle grâce à leurs investissements en IA, tandis que 60 % peinent à en tirer des bénéfices tangibles.
Les entreprises "future-built" creusent l’écart
Les organisations performantes baptisées "future-built" par le BCG génèrent :
- 1,7 fois plus de croissance de chiffre d'affaires
- 1,6 fois plus de marge opérationnelle (EBIT)
Ces leaders ne se contentent pas d'automatiser des processus existants : ils réinventent en profondeur leurs opérations. Ils réinvestissent également leurs premiers gains pour amplifier leur avance.
En 2025, ces entreprises prévoient :
- Une augmentation de 26 % de leurs dépenses IT
- Un budget IA 64 % plus élevé
Résultat : un investissement IA global 120 % supérieur aux entreprises moins avancées.
Les freins organisationnels ralentissent la majorité
La principale barrière pour les entreprises en retard est le manque de leadership et de stratégie. Beaucoup délèguent la responsabilité de l’IA à des niveaux hiérarchiques intermédiaires sans définir de vision claire. Par ailleurs, les budgets sont trop fragmentés sur des projets déconnectés.
Recette du succès : engagement au plus haut niveau
À l'inverse, les entreprises leaders en IA fonctionnement selon un plan pluriannuel directement soutenu par les comités de direction. Elles favorisent :
- Un engagement fort des dirigeants (presque tous les C-level contre seulement 8 % dans les entreprises en retard)
- Une collaboration étroite entre IT et métiers
Concentration sur les fonctions cœur de métier
Près de 70 % de la valeur potentielle de l’IA réside dans des fonctions telles que :
- La R&D
- Les ventes
- Le marketing
- La production
Les entreprises "future-built" ciblent prioritairement ces secteurs. Déjà, 62 % de leurs initiatives IA sont opérationnelles, contre seulement 12 % chez les retardataires.
L’essor de l’IA agentique accélère le changement
Un facteur clé du creusement du fossé est l’émergence de l’IA agentique, qui combine des capacités prédictives et génératives pour exécuter des tâches complexes avec peu d'interventions humaines. Elle intervient dans des domaines comme :
- La gestion de la chaîne logistique
- Le service client
D’ici 2025, l’IA agentique représentera 17 % de la valeur totale générée par l’IA, et cette part grimpera à 29 % en 2028. Un tiers des entreprises en tête l’utilisent déjà, principalement pour améliorer l’expérience client — domaine prioritaire pour la moitié d’entre elles.
Le travail repensé à l’ère de l’IA
Ces entreprises ne voient pas l’IA comme une menace pour l’emploi, mais comme une opportunité de transformation. Elles investissent massivement dans la montée en compétences :
- Plus de 50 % de leur personnel est formé à travailler avec l’IA
- Elles intègrent les salariés au processus de co-conception des nouveaux processus
Elles sont six fois plus susceptibles de mettre en place des programmes structurés de formation IA que les autres.
Des plateformes IA centralisées pour un déploiement à l’échelle
Pour éviter les projets pilotes inefficaces, les leaders construisent des plateformes IA intégrées à l’échelle de l’entreprise. Elles permettent :
- Un modèle de données unique pour toute l’organisation
- Des capacités mutualisées de sécurité et de surveillance
- Un accès rapide à des données fiables et gouvernées
Plus de 50 % de ces entreprises opèrent sur un modèle de données unique, contre seulement 4 % chez les entreprises à la traîne.
Un appel à l’action immédiat pour éviter le décrochage
Pour les 95 % d’entreprises ayant du mal à valoriser leurs investissements en IA, le message est clair : il faut revoir leur approche dès maintenant. Le BCG recommande de suivre la règle du 10-20-70 :
- 10 % des efforts doivent porter sur les algorithmes
- 20 % sur la technologie
- 70 % sur les processus et les personnes
Les vrais obstacles ne sont pas technologiques, mais organisationnels. La rapidité d’évolution des leaders rend l’écart de plus en plus difficile à combler. Les entreprises qui n’agissent pas risquent de rester définitivement à la traîne.
Pour aller plus loin : Samsung mesure la productivité réelle des modèles d'IA en entreprise
@ReservoirLive
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